Notre génération étant principalement composée de citadins, de nous s'éloigne la possibilité naturelle de disposer d'une parcelle de terre réservée à une jument de la famille qui, ayant rendu de bon et loyaux services, sera gardée et mise à la reproduction pour assurer une descendance et perpétuer la tradition paternelle.

 

Le cheval est, à notre époque, un loisir qui fait vivre et travailler une partie de ce milieu pour en divertir le reste. Chacun y trouve son compte en fonction de ses moyens, de ses attentes et de son organisation. Passé de la fonction d'outil de travail (agriculture, transport et armée) à objet de loisir a nécessite une restructuration qui aurait pu mal se passer où ne pas se passer du tout. C'est donc grâce à la détermination de quelques hommes et femmes passionnés que cet animal a aujourd'hui une place importante dans le sport. Néanmoins, les actuels descendants de petits éleveurs ruraux ayant investi temps et argent dans cette activité annexe à une autre (secteur primaire principalement) ne souhaitent pas, au regret de leurs pères, reprendre le flambeau. Le fondement de la société capitaliste dans laquelle nous évoluons est la rentabilité. L'activité cheval n'y répond pas de façon systématique.

 

Se lancer dans cette aventure demande un investissement financier et personnel de quelques années avant l'obtention de bénéfices et la réalité peut rattraper le rêve quand la gestion de cette activité n'est pas optimale. Le marché actuel demande des chevaux à fort potentiel mais aussi prêts à l'emploi. Il ne suffit donc plus de sélectionner des reproducteurs de bonne qualité génétique, le débourrage et la mise au travail sont des critères dont il faut tenir compte dans le plan de carrière des produits à venir.

 

Pour les éleveurs "hors-sol", c'est-à-dire ceux qui ne disposent pas de terres agricoles et gardent leurs juments et leurs poulains en pension, le coût de départ croît chaque année avec les naissances avant que le premier produit ne soit mis au travail ou vendu au mieux à trois ans, après avoir été débourré (jument + poulain de l'année + poulain de 1an + poulain de 2ans + poulain de 3ans au travail).

 

Pour ceux disposant d'installations, celles-ci sont-elles prévues pour faire des lots et séparer les mâles des femelles, pour garder et manipuler des mâles éventuellement gardés non castrés.

Les premiers résultats ne sont connus que 4 ou 5 ans après la première saillie, l'amélioration génétique se fait sur plusieurs générations, l'effort fourni l'est donc à long terme. Dans ce contexte, mettre des animaux n'ayant pas d'antécédents ou de résultats sportifs à la reproduction est un rêve qui risque de ne rapporter aucun bénéfice. 



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